30 Juin
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Entre fusion et frictions… par ÉLODIE LOMBARDO | Collaboration 3/4

L’idéal fusionnel de la collaboration (par Élodie Lombardo)

J’ai particulièrement l’habitude de travailler en collaboration étant donné que j’ai créé la compagnie des sœurs Schmutt avec ma sœur jumelle Séverine Lombardo avec qui je collabore de manière « naturelle ». Dans notre cas, le partage fait partie de nous. Dans notre démarche, nous travaillons d’ailleurs beaucoup en collaboration avec des musiciens, avec des danseurs mexicains, avec des gens du cirque, comme pour tenter de recréer, à chaque fois, une cellule « familiale » qui est pour moi identitaire. Je recherche à ce titre constamment des échanges fusionnels.

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La collaboration fusionnelle des sœurs Schmutt : Élodie et Séverine Lombardo dans 9 1/2 à part. (2009) | Crédit photo : Katya Montaignac

Zones de frictions

Les projets de La 2e Porte à Gauche nous permettent d’appréhender des contextes de collaboration que nous n’avons pas choisis ; ils nous offrent la possibilité de sortir de nos patterns et d’envisager la collaboration « autrement ». La 2e Porte à Gauche imagine ainsi des collaborations non évidentes : réunir plusieurs chorégraphes dans un appartement, rassembler des chorégraphes de différentes générations pour composer un spectacle à 4 mains, convier des danseurs d’âge mûr à travailler avec des jeunes chorégraphes… Quitte parfois à brusquer certaines rencontres, La 2e Porte à Gauche suscite des démarches inédites et propose des zones de friction dans le but d’interroger notre rapport à la danse et au corps.

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9 1/2 à part. (2009) : une colocation artistique | Frédérick Gravel, Katya Montaignac, Nicolas Cantin, Séverine Lombardo, Marie Béland, Anne Thériault, Martin Lemieux (L E M M), Maya Ostrofsky, Élodie Lombardo et Amélie Bédard-Gagnon | Crédit photo : Élaine Phaneuf

Pour 7½ à part., La 2e Porte à Gauche a demandé aux chorégraphes de créer non seulement une proposition en lien avec l’espace domestique de l’appartement, mais également de présenter une relation particulière avec le spectateur. Le résultat fut que chaque chorégraphe a investi une pièce de l’appartement pour proposer son œuvre : ce qui a permis à Emmanuel Jouthe de créer son projet Écoute pour voir et à nous, les sœurs Schmutt, de développer la recherche de Séverine en lien avec la lumière. Cependant, au terme de cet évènement, tous les chorégraphes ont regretté d’avoir chacun créé une œuvre isolée dans une pièce de l’appartement plutôt que de collaborer ensemble à une seule œuvre. C’est dans cette perspective que La 2e Porte à Gauche a décidé d’orienter sa seconde expérience en appartement autour d’un paramètre supplémentaire : la collaboration. Chaque créateur devait ainsi développer une idée de recherche interprétée par le groupe d’artistes invités, chacun interprétant pour les autres (paramètre déjà expérimenté dans le Blind Date). 9½ à part. s’est révélé un laboratoire de création, véritable work in progress, dont les différents tableaux ont évolué chaque soir au fur et à mesure de l’expérimentation « live » avec le public.

Texte d’Élodie Lombardo, issu de la table ronde proposée par La 2e Porte à Gauche dans le cadre des journées d’études de la Société canadienne des études en danse « COLLABORATIONS : INTERSECTIONS, NÉGOCIATIONS, MÉDIATIONS DANS LES MONDES DE DANSE », Festival Transamériques 2012

(à suivre : La collaboration vue par Jessie Mill…)

Lire aussi : Pratiques collaboratives 1/4 par Rachel Billet
Le fantasme de la collaboration 2/4 par Katya Montaignac